Communiqué
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Le monde ne doit pas ignorer l'aggravation de la crise humanitaire en RDC - OIM

Une action urgente est nécessaire pour enrayer l'aggravation de la situation humanitaire dans l'est de la RDC, où les déplacements internes, l'insécurité alimentaire aiguë et la violence sexiste atteignent des niveaux record, a averti la DG de l'OIM, Amy Pope. Photo : OIM/Daco Tambilika

Kinshasa -8 août : Avec des niveaux record de déplacements internes, une insécurité alimentaire aiguë et des violences basées sur le genre, une action urgente et concertée est nécessaire pour enrayer l'aggravation de la situation humanitaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a averti Amy Pope, directrice générale de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), à l'issue d'une visite de trois jours dans le pays.

« Dans l'est de la RDC, j'ai rencontré des personnes qui ont été affectées par le conflit toute leur vie - déplacées à plusieurs reprises, vivant dans les conditions les plus difficiles dans des camps de fortune. La situation des femmes et des filles, qui subissent le plus durement ce conflit, est particulièrement pénible, avec des niveaux élevés de violence sexuelle et sexiste », a déclaré Mme Pope, qui s'est rendue en RDC en sa qualité de chef de l'OIM et de principal défenseur humanitaire pour le Comité permanent interorganisations des Nations Unies (IASC). 

Les combats entre les forces gouvernementales de la RDC et le groupe armé M23 - le plus important de plus de 100 groupes armés actifs dans cette région stratégiquement importante et riche en ressources, au centre de multiples conflits depuis les années 1990 - ont déplacé plus de 7 millions de personnes de leurs foyers, dont beaucoup à plusieurs reprises.  Au moins 2,6 millions d'entre elles sont localisées dans la seule province du Nord-Kivu.

Dans d'autres régions du pays, y compris autour de la capitale Kinshasa, les fortes pluies et les inondations ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes supplémentaires.

Mme Pope s'est rendue à Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu, où elle a visité le site de personnes déplacées Lac Vert Bulengo - l'un des plus grands des sites de déplacement informels qui ont vu le jour dans la région, avec environ 70 000 personnes qui ont fui les combats dans la région et qui y vivent actuellement. Elle y a rencontré des représentants du camp et s'est entretenue avec des femmes touchées par le conflit.

« Les besoins humanitaires sont immenses. Pourtant, les familles déplacées avec lesquelles je me suis entretenue m'ont dit qu'elles ont avant tout besoin de paix pour pouvoir reconstruire leur vie », a déclaré Mme Pope, avant d’ajouter.

« Si nous devons continuer à fournir une aide humanitaire vitale, nous savons que cela ne suffira pas à résoudre le problème. Compte tenu de l'échelle et de l'ampleur des besoins en RDC, il est essentiel de travailler en partenariat. Nous devons rassembler les efforts des secteurs de l'humanitaire, du développement et de la paix pour trouver des solutions globales, innovantes et durables,en plaçant les personnes affectées au centre de nos préoccupations. Dans le même temps, nous appelons toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, à assurer la protection des civils et à faciliter l'acheminement de l'aide en toute sécurité et sans entrave », a-t-elle poursuivi.

À Kinshasa, Mme Pope a rencontré le premier ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka, et la ministre des affaires étrangères, Therese Kayikwamba Wagner, pour discuter des préoccupations humanitaires communes et du renforcement de la coopération à court, moyen et long terme.

Elle a également rencontré des représentants de la communauté des donateurs et des agences des Nations unies, ainsi que d'autres partenaires humanitaires et de développement, afin de trouver des moyens de renforcer et d'intensifier une réponse coordonnée.

L'ONU a lancé un appel de 2,6 milliards de dollars dans son Plan de réponse humanitaire 2024.  Seulement 33 pourcents de cet appel de fonds ont été financés à ce jour.

«En tant que directrice générale de l'OIM, et dans mon rôle particulier de défenseur humanitaire de la situation en RDC, je m'engage à maintenir fermement cette crise à l'ordre du jour international et à travailler avec tous nos partenaires en vue d'une paix durable », a conclu Mme Pope.

Pour plus d'informations, veuillez contacter

- A Goma : Daco Tambilika,  dtambilika@iom.int

- À Nairobi : Yvonne Ndege, yndege@iom.int

          - À Pretoria : Abibo Ngandu,  angandu@iom.int

SDG 10 - INÉGALITÉS RÉDUITES